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Droit dans le mur

lambourdes

500 x 300 x 400 cm​

Musée Alexis Forel, Morges

2018

Le travail d’Anouchka Perez se focalise sur le langage. S’appliquant à déconstruire lettres, mots et textes, l’artiste met à jour des sens nouveaux. On trouve dans ses oeuvres un fort lien entre forme et sens. Loin de s’illustrer mutuellement, la première vient modifier le second qui peut déclencher une réflexion sur la première, créant une spirale d’interprétation qui cumule petit-à-petit les niveaux de lectures possibles. Des espaces sont soustraits aux mots, les rendant parfois méconnaissables, créant une absence au sein même du signe et un doute chez le spectateur. Par le biais de récits tissés, de lambourdes, de peinture noire et de miroirs la plasticienne décompose le référent de communication qu’est le langage, pour le transformer en élément protéiforme qui ne manquera pas d’interagir avec le spectateur. De terrain d’entente, les mots  s’émancipent des conventions pour devenir des doutes fertiles.

 

Pourtant ici, pas de mots, mais une construction éclatant dans l’espace. Les lambourdes, sur lesquelles on pourrait s’attendre à trouver un mot, sont nues. Structure brute, écrin sans joyaux ou allégorie du langage même? Comme lui, elle est à la fois solide et cohérente mais laisse la part belle à l’interprétation et à l’aléatoire. Une construction apparemment chaotique qui envahi un lieu de passage et de repos, nous amenant à voir l’espace avec un autre regard. L’oeil tente de suivre, de s’y retrouver, son errance n’en sera que plus attentive. Comme dans ses oeuvres plus textuelles, l’artiste invite le spectateur à sortir des conventions, à se perdre dans l’inexploré ou à deviner l’oublié pour finir par s’y refléter et y réfléchir.

Eloi Meylan

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Structure in situ

lambourdes, vis

500 x 150 x 300 cm

Villa Dutoit, Genève

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Sans titre

200 lambourdes

600 x 250 x 350 cm

Ferme de la Chapelle, Genève

2018

photo Charles de Senarclens

Chut!

Bois, colle

30 x 30 x 300 cm

2015

 

Marguerite

lambourdes, acrylique

74 x 74 cm

2014

Exposition monographique EN SUSPENS - Cabanon, Lausanne - 2014

En observant attentivement le travail d’Anouchka Perez, les noms de Joseph Kosuth, Jenny Holzer ou Bruce Nauman s’imposent facilement à notre esprit. Mais ces artistes sont pour elle bien plus que des références visuelles. En effet, elle s’est tournée dès le début de ses études vers la philosophie, et notamment vers les idées de Ludwig Wittgenstein, philosophe autrichien souvent cité par Kosuth lui-même. Anouchka Perez ancre sa réflexion théorique dans la philosophie du langage développée par Wittgenstein, notamment dans ses Investigations philosophiques. Son travail flirte toujours avec la déconstruction ; elle place au centre de sa démarche des questions comme celles de l’impact de notre subjectivité sur notre compréhension des mots, ou encore sur la capacité des gens à communiquer. Peut-on réellement saisir ce que l’autre cherche à nous dire ? Notre interprétation subjective et personnelle des mots n’empêche-t-elle pas une compréhension totale et complète entre les individus ? Quelle relation peut-on établir entre le langage et la réalité ?

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Les recherches des artistes conceptuels à propos de l’art et du langage ont trouvé un terreau fertile dans les années 70, donnant corps à des interrogations autour de l’art engagé, la notion d’auteur (déjà profondément ébranlée par Duchamp) et la définition même de l’art. A l’ère du triomphe du postmodernisme, ces questions ont été maintes fois posées et reposées. Mais cela ne signifie pas pour autant que le mot et la lettre n’ont plus rien à offrir à l’artiste contemporain ; le travail d’Anouchka Pérez en est la preuve. Elle ouvre en quelque sorte un nouvel espace de création dédié au signe, le réinvestissant de toute sa puissance significative et graphique. Le fait même que les mots ne nous soient parfois livrés que de manière partielle ou incomplète permet à l’artiste d’insister sur leur complexité et leur importance. Anouchka Perez questionne donc dans son travail la nature du signe, pour éventuellement accéder au « signe authentique ». De plus, au contraire de certains artistes conceptuels, chaque mot est riche d’un certain potentiel visuel aux yeux de l’artiste : pour chaque mot choisi, elle cherche un espace adéquat, un matériau précis, une couleur, une taille. Selon elle, leur apparence peut orienter la signification que le spectateur leur donne. En effet, le travail d’Anouchka Perez est avant tout centré sur la reconstruction du sens d’un mot par le spectateur. Chaque œuvre attire le regard grâce à un certain procédé visuel, pour ensuite proposer un exercice de lecture. Mais une fois le mot lu, la question de sa signification reste entière ; et l’artiste, sans jamais rien expliquer, nous laisse libres de l’interpréter. Est-ce le support qui fait émerger le mot, ou le mot qui nécessite un support particulier? Forment-ils un ensemble cohérent et saisissable, et si oui, quel est-il ? Quel rapport peut-on, à une plus large échelle, établir entre les différentes oeuvres ? Comme Anouchka Perez le dit elle-même, « je suis arrivée à la constatation que tout donner serait trop facile. Et ce qui est facile est ennuyeux. Mon but est d’ouvrir, d’écarteler le mot, afin de trouver dans cette décomposition une nouvelle proposition. »

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Avec ses hauts murs en béton, l’espace du Cabanon invite à la couleur et aux œuvres monumentales. Nous souhaitons y installer des travaux qui occupent un certain espace, tout en laissant au public le recul nécessaire pour pouvoir les apprécier pleinement. Grâce à la série de colonnes qui le traverse, le lieu invite également aux jeux de perspectives, de symétrie, à l’horizontalité et à la verticalité, ce qu’Anouchka Perez exploite dans les œuvres plus minimales de l’exposition. Ainsi, nous investirons l’espace en proposant au spectateur un parcours entre différentes pièces sculpturales, qui rythmeront l’espace de manière symétrique, se répondant les unes aux autres. 

Sophie Rogivue, 2014

 

Le Cabanon

lambourde, feutre

2014

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Sans titre

lambourdes, peinture

400 x 200 x 300 cm

2014

Sans titre

lambourde, acrylique

186 x 245 cm

2014

 

Sans titre

lambourdes, peinture

400 x 200 x 300 cm

2014

Sans titre 

poutre de 5 x 5 x 250 cm

acrylique

2014

Support

lambourdes, colle

242 x 240 x 2,5 cm

2014

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